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Des bulles high-tech au service du bien-être

La scène semble sortie d’un film de science-fiction. Allongés les uns à côté des autres sur des lits hydromassants, le visage caché sous un appareil LED diffusant de la lumière rouge, neuf personnes s’offrent trente minutes de récupération. D’autres s’isolent dans des cabines individuelles façon cocon pour expérimenter dans un fauteuil zéro gravité une séance de sons méditatifs, après quelques exercices de ­respiration.
Nous sommes en 2023, à Paris, sur les Champs-Elysées, au Mind Oasis, troisième espace de déconnexion de l’enseigne néerlandaise Rituals après ceux d’Amsterdam et d’Anvers. « Face à la frénésie du quotidien, il devient essentiel de s’accorder des moments de relaxation profonde. Le Mind Oasis est une expérience inédite associant la respiration, la luminothérapie et le ralentissement des ondes cérébrales. L’esprit atteint un état méditatif profond », argumente Eva Elias, cocréatrice du concept.
Les dispositifs de relaxation mentale et physique sont de plus en plus prisés par les urbains à bout de souffle. A l’espace Anatomik de la Wellness Galerie des Galeries Lafayette, on peut expérimenter en quinze à trente minutes la luminothérapie par scintillement, aussi appelée photostimulation. « Un scintillement lumineux active via le nerf optique, la glande pinéale, qui commande la libération d’hormones. Les ondes cérébrales se modifient et les taux de sérotonine, d’endorphine et de mélatonine augmentent », explique l’ostéopathe Lorris Gellé, fondateur des centres Anatomik.
Le caisson de flottaison, qui isole de toutes les stimulations sensorielles, a lui aussi la cote. « Les caissons de flottaison et d’isolation sensorielle ont été inventés en 1954 par le médecin et neuroscientifique américain John C. Lilly pour tester les effets de la privation sensorielle sur le cerveau. Il a démontré que les ondes cérébrales sont considérablement modifiées dans cet état. La présence d’ondes thêta [produites pendant le sommeil ou la méditation profonde] est connue pour être extrêmement favorable à l’apprentissage, à la stabilité émotionnelle et à l’augmentation de la créativité », résume le Dr Massimiliano Mayrhofer, directeur des programmes Revital au Palace Merano, clinique antiâge située en Italie.
Aider à combattre le stress, la fatigue, l’épuisement mental et émotionnel est le principal objectif de ces bulles de déconnexion express, qui ont en commun de nous plonger dans une totale passivité. Un état séduisant quand on se sent surstimulé.
« Ce sont des expériences intéressantes sur le moment, mais on ne peut pas trimballer sa cabine de relaxation ou de flottaison avec soi. L’intérêt de pratiques comme la méditation réside dans le fait que, une fois qu’on les maîtrise, on est autonome. Ce sont des outils d’empowerment qui, à force d’apprentissage, peuvent être utilisés en toutes circonstances dès que le besoin se fait sentir. Ils nous rendent acteurs de notre prise en charge et non dépendants », estime le Dr Fanny Jacq, psychiatre et directrice santé mentale de Qare. La spécialiste pointe une attitude, propre à l’époque, qui consiste à préférer s’en remettre à la technologie ­plutôt que mobiliser nos propres ressources intérieures.
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